Motor-home: un type de vacances à tester


A titre d'essai, une semaine de motor-home en liberté au volant d'un Genesis 56 profilé de 7,10 m. de long (Ph. Y. de P.)

Test. On en voit de plus en plus, au point qu’il n’est pas toujours le bienvenu dans les zones touristiques: le motor-home a  la cote, surtout parmi les plus de 55 ans. Un mode de déplacement à essayer pour se faire une opinion, avec,  selon nous, un bilan globalement positif.

Dépassé le motor-home? En référence à d’autres époques où il était synonyme de vacances sans contrainte, certains diront oui. Sa prolifération a en effet généré de nouvelles restrictions et tout arrêt prolongé est interdit dans un certain nombre d’endroits privilégiés, notamment le long des plages. Pour les vacances estivales en bord de mer, le choix s’accompagne la plupart du temps d’un logement obligatoire en camping où il permet, complété par l’une ou l’autre tente, de réserver un espace peu onéreux pour une grande famille. La règle ne vaut pas  à la montagne ou dans des pays où l’espace naturel est plus généreux.

Ce type de voyage  intéresse aujourd’hui une nouvelle clientèle née du « papy boom » et découle  aussi du mode de gestion de beaucoup d’entreprises. Pour des cadres prépensionnés et renvoyés à la maison avec un chèque en poche, il est même devenu  un mode de vie. Du nord au sud de l’Europe, voire en Afrique du nord où ils émigrent pour l’hiver, des « camping-caristes » se retrouvent au cours de longs mois de farniente, et certains n’hésitent pas  à revendre leur domicile principal pour s’offrir un véritable palais sur roues. La clientèle des « plus de 55 ans » moins tentés par un changement de vie radical, on la rencontre un peu partout, notamment en France, pour des séjours plus ou moins prolongés. Quitte à gêner quelque peu le trafic sur les routes sinueuses.

Témoin, un récent test d’une semaine effectué au départ de la ville du Mans vers la Sarthe et les portes de la Normandie, avec un dernier arrêt à Amiens.

Avec quels enseignements?

– Mieux vaut prendre le temps de bien lire le mode d’emploi, de lister ce qu’il faut emporter et de poser toutes les questions utiles au loueur. En route, il n’est pas simple de trouver le petit bouton de commande du chauffe-eau placé sur le côté d’une banquette!

–  Même en disposant d’un véhicule de grand gabarit (quelque 7 mètres de long en l’occurrence, 4 à 6 places en théorie), l’espace du motor-home  est adapté à une famille ou à un couple. A l’inverse par exemple d’une pénichette permettant de créer deux espaces distincts.

– S’il ne nécessite pas de permis particulier, un motor-home  pesant 3,5 tonne demande de réapprendre la conduite pour éviter de mauvaises surprises. Et il reste inadapté à la ville où l’étroitesse des rues, le peu de  parkings ou de zones de logement sont autant d’obstacles. Mieux vaut rester en périphérie et privilégier vélo ou marche à pied.

– Si on opte pourle logement hors camping, ce qui est tout-à-fait réalisable en choisissant lieu et saisons adaptés, emporter un répertoire des aires de service à repérer sur les cartes routières. Chaque aire de service  comprend une dalle en béton avec en son centre une grille d’écoulement des eaux usées, et une borne avec un réservoir pour vider la cassette des toilettes, une arrivée d’eau et une prise électrique. Certaines sont gratuites, d’autres fonctionnent avec un jeton ou sont associées à un camping. Moyennant le matériel  mis à disposition  par le loueur (allonge électrique avec prise adaptée, tuyau pour l’eau) et le produit indispensable à l’évacuation des toilettes, les manipulations sont aisées et propres. Mais attention aux bornes en panne, privées d’eau ou… inexistantes. Leur nombre réduit en Belgique incite malheureusement des camping-caristes à vidanger leur motor-home sur autoroute aux abords des parkings.

– A deux passagers, l’absence de bornes permet de vivre deux à trois jours sur base de son autonomie en eau et en électricité, surtout si eau chaude et frigo sont gérés à l’arrêt par du gaz en bonbonne.Beaucoup de propriétaires s’offrent une batterie complémentaire longue durée pour ne pas tomber en panne d’électricité.

-Frigo, réservoir d’eau et électricité opérationnels, le mode d’emploi assimilé, le voyage en motor-home devient agréable et confortable  à deux: pas de lit à replier le matin, espace douche fermé avec de l’eau chauffée au gaz en un quart d’heure, cuisinière, coin à manger, rangements en suffisance.

– Au volant, après avoir maîtrisé la technique, il suffit de changer de rythme par rapport à sa voiture pour ne pas faire grincer le mobilier ou vibrer les casseroles:  50 km/h sur des petites routes, 70-80 km/h sur des nationales et, au besoin pour franchir de plus longues distances, 120 km/h sur autoroute.

– Sécurité: en pleine nature, certains préfèrent se regrouper à deux motor-homes au moins.

– Avant d’envisager un éventuel achat, il est indispensable de louer différents motor-homes pour les comparer, voire de s’inscrire dans un club pour bénéficier des conseils de camping-caristes plus avertis.

Le véhicule testé: Genesis 56, (7,10 m X 2,35 m X 2,90 m), moteur 2.3 JTD Fiat de 135 ch, 2 à 4 places (2 grands lits) voire 6, autonomie en eau de 140 l., frigo et congélateur fonctionnant sur la batterie, à l’électricité ou au gaz, cuisinière au gaz, salle de douche avec eau chaude et toilette à cassette, garage intérieur, espace généreux, nombreuses armoires, éclairage d’ambiance…

LIRE LE REPORTAGE DANS « LE SOIR » DE CE VENDREDI 30 JUIN

tout savoir sur le motor-home

Un intérieur confortable pour deux personnes (Ph. Y. de P.)
Une vraie salle de douche (Ph. Y. de P.)
Les indispensables "aires de service" pour voyager en liberté sans polluer. (Ph. Y. de P.)

2 réflexions sur “Motor-home: un type de vacances à tester

  1. te.veo

    Oui, j’en ai un ! Un 7 places… juste assez pour 4 adultes …Il faut être bricoleur, que ce soit pour le joint qui va fuiter ou la pompe à eau qui va rendre l’âme…ça vibre un max !Le camping-car, c’est un camion…léger certes mais camion tout de même…on s’en rend compte dès qu’il faut changer une roue…ou bien aborder un virage serré…ça demande doigté et patience.
    J’y ai mis des barreaux ….un fourgon cellulaire ! mais je dors plus tranquille …véhicule ouvert 2 x de suite en 30 min à Toulon !Oubliez les zones touristiques de masse…on ne vous veut pas ! Les Français montrent l’exemple avec leurs aires de services….certaines sont incroyables de tranquillité et de beauté…
    Bonne route !

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  2. Yves de Partz

    Att te.veo
    Merci de votre commentaire qui rejoint nos impressions de conduite. Notre principale restriction concernait les aires de service au fonctionnement variable et, de l’avis général, largement insuffisantes en Belgique. Bien sûr, nous n’avons pas pu juger de la fiabilité des mobil-homes. Ce petit mot est écrit des Alpes du Sud où les camping-cars sont nombreux dans des endroits effectivement de rêve, loin du tourisme de masse.
    Si d’autres internautes ont des avis ou des expériences à partager, nous les publierons avec plaisir.

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