
Le Salon de Genève, lieu de rencontres privilégiées pour les grands patrons de l’automobile, ne peut masquer une évidence: l’Europe est devenue un grand défi. Commentaires en marge des nouveautés de dernière minute.
La réflexion est de Norbert Reithoffer, CEO du groupe BMW, lors de sa conférence de presse au Salon de Genève: « L’Europe est devenue un grand défi ».Personne n’ignore que la croissance automobile ne viendra plus du « Vieux Continent » à court ou moyen terme en tous cas, mais qu’elle trouvera sa source aux Etats-Unis qui a su relever le défi d’une grave crise, en Chine et dans les pays émergents dont la Russie, l’Inde et le Brésil. Chez BMW, on parle d’une année 2013 très volatile avec un nouveau recul des ventes de 2% pour se situer autour de 12,3 millions d’unités à comparer aux 16 millions d’avant 2008. « L’Europe monopolise néanmoins 40 à 45% des ventes de véhicules dans le monde et tout le monde est concerné par ce défi », y compris nous, dit-on chez BMW. De son côté, Ford ne prévoit pas de revenir au niveau d’avant crise avant 4 ou 5 ans, alors que General Motors tente de ralentir sa chute actuelle sur les marchés européens.
A ces considérations s’ajoute un débat franco-français à propos du carburant diesel. Attaqué à nouveau pour ses effets nocifs sur la santé par médias hexagonaux interposés, le gasoil représente pour PSA Peugeot Citroën 50% de ses ventes dans le monde et même 70% en France. Un débat relancé dont se passerait bien PSA dans sa situation actuelle, tandis que l’Europe n’évitera pas la gestion d’autres enjeux dont la mobilité et le recours à des énergies alternatives et non carbonées.
Si on considère un Salon comme Genève, les nouveaux modèles disponibles sur le marché et recourant aux énergies dites vertes restent largement minoritaires, même s’ils occupent 10% des stands. Seule la technique de l’hybridation devrait entamer une percée sous peu dans des voitures conventionnelles. Et lorsque Volkswagen dévoile la XL1 a priori révolutionnaire et prévue en très petite série, il précise à propos qu’il s’agit d’un « démonstrateur technologique« . On le croit volontiers après avoir découvert le recours aux fibres de carbone, aux matériaux composites, aux freins en céramique et aux jantes en magnésium pour atteindre un poids de 795 kg quand même.
Logiquement, les patrons de l’automobile, qui sont d’abord des gestionnaires et des financiers, mettent sur le marché ce que le client est prêt, selon eux, à acheter. Heureusement, l’imagination de leurs bureaux d’étude reste prolixe. En témoignent quelques-unes des nouveautés de dernière minute dévoilées hier et aujourd’hui. Dernier tour d’horizon dans les allées du Palexpo, pour le plaisir des yeux, avant l’ouverture au public ce jeudi.











