
L’ecall est un système monté à bord des véhicules qui permet, en cas d’accident, d’avertir immédiatement, voire automatiquement les services de secours. Déjà proposé par plusieurs constructeurs, il sera obligatoire en Europe à partir du 1er octobre 2015. Les professionnels du secteur s’accordent sur le principe mais sa mise en application s’annonce complexe et fait débat.
La télématique automobile, c’est-à-dire les systèmes utilisant l’informatique et les télécommunications pour établir des connexions entre un véhicule et le monde extérieur, est de plus en plus présente. Ainsi, à l’initiative des autorités européennes, l ’eCall sera obligatoire sur tous les nouveaux véhicules utilitaires légers (VUL) et voitures particulières (VP) dans 27 pays à partir du 1er octobre 2015.
De quoi s’agit-il? En cas d’accident, le conducteur appuiera sur une commande qui, via le n° de téléphone 112, le mettra en contact avec les services de secours locaux qui pourront immédiatement identifier les caractéristiques du ou des véhicules impliqués, leur géolocalisation via un GPS et le sens de circulation utile sur autoroute. En cas d’accident grave, des capteurs de collision activeront automatiquement le téléphone d’urgence. L’ecall devrait réduire le temps d’intervention des secours de 40 à 50% « et sauver 2.500 vies par an », estime la Commission Européenne.
Tous les véhicules devront ainsi être équipés d’une carte SIM qui s’ajoutera à celles existant déjà sur les différents réseaux, des règles de priorité devront être établies entre les différents appels selon la gravité de l’accident et il faudra éviter l’effet «Big Brother », par exemple sous la forme d’un contrôle des déplacements. Le même système pourrait d’ailleurs servir de tracker pour pister les voitures volées, comme c’est déjà le cas au Brésil avec le « Contran ».
Face à cette législation, un certain nombre d’automobilistes considéreront sans doute qu’il s’agit à nouveau d’une technique et d’un coût supplémentaires imposés. Parmi les professionnels du secteur, il y a aussi débat, non pas sur le principe mais sur son application. Huit associations dont la FIA (Fédération Internationale Automobile) et des représentants de groupements européens des équipementiers, carrossiers, réparateurs, fournisseurs de pièces détachées, gestionnaires de flottes et assureurs viennent de formuler des mises en garde : « il est essentiel, rappelle Richard Knubben, Senior Adviser dans le secteur automobile chez le loueur Lease Plan, que cette nouvelle technologie respecte les principes de la libre concurrence et laisse le choix aux consommateurs et aux opérateurs de véhicules. L’e-call et tout ce que le système sous-entend doivent fonctionner sur une base standard, interopérable, sûr et accessible aux applications et services futurs ».
L’objectif des professionnels est que l’ecall soit efficace mais aussi rentable pour les différents fournisseurs après que les équipementiers, les constructeurs automobiles et les opérateurs de réseau aient déterminé les besoins à long terme. Les questions concernent par exemple la technologie retenue (2G, 3G, 4G?) et les revenus liés à une carte SIM placée dans chaque boîte d’appel, activée mais utilisée au mieux une seule fois en dehors des entretiens. On peut imaginer qu’il s’agira d’une forme d’abonnement GSM complémentaire. Il faudra aussi garantir la maintenance et la fiabilité des ecall tout au long de la vie d’un véhicule. Afin de coordonner les différentes actions, le HeERO (Harmonised eCall European Pilot) organisera un deuxième séminaire en novembre à Bucarest (Roumanie).
Au-delà des défis technologiques et des objectifs liés à la sécurité, l’ecall apparaît comme un formidable créneau pour tous les fournisseurs de services télématiques. Même si l’appel d’urgence restera prioritaire, ces voitures obligatoirement connectées vont inspirer une série de nouvelles applications. A l’image du développement de GSM qui, loin du modèle de base, proposent toujours plus de services plus ou moins utiles selon les besoins et les envies de chacun!
Une carte SIM et un abonnement ne sont pas nécessaires pour appeler le 112. Un simple GSM « nu » suffit.
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Vous avez raison, mais l’approche est ici différente: l’ecall permettra de géolocaliser directement le véhicule et ses caractéristiques qui peuvent influencer le type d’intervention. Sous les effets d’un accident, il n’est pas toujours aisé de communiquer des informations précises. Et l’ecall permet aussi via des capteurs de chocs de transmettre un appel automatique si les occupants n’en sont plus capables.Bien sûr, tout cela a un coût.
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Bien sûr. Ce n’est que la nécessité de la carte SIM et de l’abonnement à un opérateur que je mets en doute.
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QQ réactions via laibre.be
brugeslamorte – Belgique
la géolocalisation est en effet une technologie qui permettra de sauver des vies, c’est excellent, sur la route et en mer, mais n’est pas limitée à çà.
Elle permet déjà aujourd’hui le contrôle TOTAL des mouvements des véhicules et des marchandises.
Osons penser un peu plus loin:
Cela est un instrument très efficace contre le vol des voitures et des marchandises, et on est à un doigt du:
– contrôle permanent et complet des excès de vitesse.
– paiement automatique des péages
– paiement automatique des stationnements dans les villes
– contrôle de trajectoire 24/24 et 7/7, pas très appréciés par les malfrats de tout poil
– système infaillible pour faire la différence entre les déplacements professionnels et privés
– donc instrument de taxation mais aussi la fin des disputes fiscales
– et autres applications…qui seront appréciées par les citoyens honnêtes, et diabolisés par ceux qui ont qqchose à cacher.
Mais l’avenir proche nous prouvera que le contrôle total est irréversible
Unicum – Belgique
Encore le lobby des télécommunications qui nous impose un « truc » à travers cette Europe pitoyable qui ne sert qu’a inventer chaque jour des restrictions ou des obligations.
von S. – Belgique
Sans doute pas inutile, mais tout ça a un coût, et bientôt seuls les gens les plus fortunés pourront encore rouler en voiture. Les autres prendront nos merveilleux trains et bus (surtout dans les campagnes)
)
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