
Organisé en alternance avec Shanghai, le Salon de Pékin ouvre ses portes ce dimanche aux professionnels. Il est devenu le premier rendez-vous automobile asiatique, vitrine d’un marché chinois qui fait rêver tous les constructeurs. Mais y aura-t-il de la place pour tout le monde ?
Ce sont des souvenirs du siècle passé lorsqu’au milieu des vélos en pagaille, la Chine avait, dans les années 80, des allures de rebut pour des voitures devenues invendables chez nous et crachant une fumée noire peu engageante. Si l’automobile y reste une des sources de la pollution urbaine qui donne parfois l’impression d’évoluer dans un brouillard permanent, c’est aujourd’hui en raison de sa prolifération : on y a vendu 22 millions de véhicules en 2013 (+ 14%) et encore 9,2 millions au premier trimestre de cette année malgré un ralentissement sensible en mars (+ 6,6% d’immatriculations quand même).
De quoi faire rêver tous les constructeurs étrangers généralistes. Surtout ceux dont les ventes grimpent vers les sommets : + 13% pour General Motors de janvier à fin mars (919.114 unités) ou + 14,5% pour Volkswagen (880.700), les deux plus gros clients. Le constructeur de Wolfsburg compte investir 1,8 milliard d’euros en Chine d’ici à 2018 pour y produire 4 millions de véhicules. Loin derrière, Nissan, Ford et Honda sont les premiers outsiders, et PSA, après son accord renforcé avec Dongfeng, a encore un très long chemin à parcourir malgré sa progression de 18% en ce début d’année (169.000 unités). Logiquement, les marques « premium » poursuivent en 2014 leur progression à deux chiffres dans ce pays où la voiture reste un symbole social majeur : Audi (+ 21%), BMW (+ 25%), Mercedes (+ 48%).
La « voiture verte » inexistante
En revanche, ceux qui ont raté le train en marche ont du souci à se faire. On pense à Fiat revenu en 2012 ou à Renault dont les monoplaces arborent ce week-end au Grand Prix de Chine leur nom en mandarin. Et ce n’est pas là que l’ex-Régie française écoulera ses modèles électriques : au premier trimestre, les Chinois ont acheté en tout et pour tout 6.853 voitures « vertes » (hybrides et électriques) !
Si des mesures contre la pollution, dont la limitation des immatriculations dans les grandes villes, sont en cours, le Chinois en quête de rêve automobile reste friand de modèles clinquants et de « 4X4 ». Ce sont donc ceux-ci qui vont être dévoilés en priorité ce week-end : nouveau VW Touareg, Lexus NX, Mercedes MLC, Audi TT offroad, Citroën DS 6W3, Peugeot 2008 DKR raid ou même Hyundai ix25.
Dans ce Salon qui a largement pris le pas en Asie sur Tokyo ou Séoul, VW dévoilera aussi une super-Golf R400 forte de ses 400 ch, Volvo une S60 longue Plug-in hybride et BMW l’étude d’une éventuelle Série 9 et de sa vision du grand luxe automobile. On attend aussi avec curiosité les innovations locales car on voit mal les Chinois rester les bras croisés face à l’offensive étrangère, surtout en fonction des partenariats obligatoires et de plus en plus étendus. Ainsi, Daimler va investir un milliard d’euros avec BAIC. A quand une vraie « premium » chinoise ? Pas trop tôt, répondront les Européens pour qui ce marché est devenu indispensable à leur avenir, si non à leur survie.







