Plus qu’une course -même si son rythme est soutenu et ponctué d’épreuves de régularité sur quelque 1.700 km-, les « Mille Miglia » qui se sont terminées dimanche, c’est d’abord une ambiance unique au monde et, pour toute une région italienne, de Brescia à Rome, une ode à l’esthétique, à la mécanique et à la mélodie des chevaux moteurs. Il n’y a qu’en Italie qu’on puisse imaginer une telle fête de l’automobile rassemblant le long des routes et dans des dizaines de villes et de villages des gens de tous âges et de toutes conditions aussi passionnés. Et quand on a la chance de faire partie de la caravane, on ne peut qu’être envoûté par cette atmosphère difficile à rendre en quelques images… (ph. Y. de P.)
En voiture Simone ! 
Chère Simone,
Quelle bonne idée de rappeler que l’Automobile peut aussi rimer avec « fête » dans un pays qui, il est vrai, entretient une véritable passion admirative pour la bella macchina.
Cette course mythique fut interrompue alors que j’étais encore loin d’avoir l’âge de conduire, aussi dois-je me contenter du récit de mes parents qui allèrent les voir plusieurs fois dans les années ’50 et des nombreux livres que j’ai rassemblés sur le sujet. Quand elles furent créées à nouveau sous forme de rallye de régularité, j’ai pu aller les voir comme spectateurs avant d’avoir la chance exceptionnelle de « les faire » en 2001. Un souvenir inoubliable !
Voilà par exemple un rallye où, même avec ses quelques 1.600 km on n’a pas besoin de roadbook ! Comment ? C’est très simple, il suffit de suivre la route qui est jalonnée de spectateurs. Ils n’ont jamais été comptés mais il y en a entre 1 et 2 millions ! Et quand brutalement, il n’y en a plus, c’est que vous vous êtes trompé de route !
Tout, absolument tout est exceptionnel voire même hors du commun dans cette aventure : comme les couples de très vieilles personnes qui agitent sur le pas de leur porte un carton sur lequel ils ont griffonné à la craie « gaz gaz ! » pour vous demander de faire ronfler votre moteur et leur rappeler ainsi leurs émotions d’antan ! Chacun a la Madeleine de Proust qu’il peut ! Il y a les écoles qui ont congé sur le parcours pour admirer et encourager les participants. Il y a ceux qui veulent caresser la tête des participants car les toucher porte bonheur … espérons dans les deux sens ! Il y a des centaines d’élégantes italiennes fascinées par le charme des voitures de course ! Il y a ces policières à motos qui, amazones modernes, vous escortent dans la traversée des villes. Descendre la Via Veneto de nuit à Rome en leur compagnie vous donne l’impression d’avoir le premier rôle dans un film de Fellini ! il y a la réverbération du bruit des voitures de course dans les petites rues des quartiers médiévaux des villes d’Ombrie et l’arrivée inoubliable sur la piazza del Campo de Sienne, cette vasque sublime qui semble offrir aux spectateurs les voitures qui y passent. Il y a les cols de la Futa et du Radicofani entre Florence et Bologne avec 5 à 10 rangs de spectateurs dans les virages! Il y a la traversée de Bologne dans le trafic fou du samedi après midi où sur les boulevard à deux fois 3 bandes, la Police vous fait accélérer sur la … 5ème voire la 6ème bande en dépassant tout le monde après avoir repoussé sur le trottoir les malheureux automobilistes qui venaient en sens inverse !
Que de souvenirs ! Merci Chère Simone de les avoir réveillés!
A bientôt avec mes amitiés encouragenates.
Philippe Casse
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Merci de ces commentaires très vécus, cher Philippe. J’ai presque ressenti les mêmes impressions dans la caravane des suiveurs au volant d’une voiture qui ne passait pas inaperçue, qu’ il s’agisse de la ligne ou de la sonorité dégagée par les échappements: la Jaguar X-Type R au moteur 8 cylindres dont le passage ravissait lui aussi les spectateurs…
Je vais raconter cette expérience inoubliable dans un prochain Essentielle Auto de La Libre.
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