
La neige est globalement abondante en montagne cet hiver et quelques centimètres de poudreuse sont encore attendus ce samedi. Prudence sur les routes et… sur les domaines skiables où le risque d’avalanches est particulièrement élevé cette année.
Pluie en vallée et un peu de neige en altitude devraient accompagner les automobilistes rejoignant ce samedi les Alpes françaises. Rien d’anormal ni d’inquiétant à cette période de l’année, moyennant quelques précautions.
– En l’absence de pneus hiver ou d’une transmission intégrale, la probabilité est grande de se faire refouler par les gendarmes à l’approche d’un col enneigé. C’est le moment de sortir du coffre des chaînes à manipuler avec de bons gants de travail.
– Expérience récente à l’appui avec une voiture de location, le montage occasionnel d’une paire de chaînes n’est jamais évident et il faut impérativement tester le mode d’emploi avant le départ. Et si, par crainte de devoir procéder à plusieurs démontages et montages, vous conservez les chaînes sur un revêtement sec entre deux montées, elles peuvent casser. J »en parle en connaissance de cause.
– Un bouchon routier plus ou moins long ou la fermeture momentanée de routes n’étant jamais exclu – des milliers d’automobilistes l’ont vécu à leurs dépens le dernier samedi de décembre-, prévoyez nourriture, boissons et surtout plein de carburant avant d’affronter les zones montagneuses.
– C’est devenu une rengaine mais quand même: la conduite hivernale doit se faire en souplesse, en utilisant le plus possible les rapports supérieurs de la boîte de vitesses – sauf en descente où le freinage moteur évite de trop solliciter la pédale de freins- et en augmentant les distances de sécurité. Autres évidences: l’utilisation d’un carburant diesel hiver et d’un liquide antigel dans le lave-glaces.
Reste une attitude citoyenne valable au volant et sur les skis: la prudence! Témoins privilégiés de vacanciers qu’ils observent tout au long de la saison, les secouristes en station notent que certaines personnes se comportent sur les pistes « comme dans la vie » et ils repèrent d’emblée ceux qui sont indifférents au monde qui les entoure, dévalant le domaine comme s’il leur était réservé, avec une technique d’autant moins maîtrisée que les skis paraboliques tournent presque tout seuls. Un peu comme les voitures hyper-assistées font perdre conscience des limites de la physique. Le problème est qu’en cas d’accident, c’est le skieur heurté – plus lent ou à l’arrêt – qui subit le plus grand traumatisme. Une raison parmi d’autres d’opter pour un casque de protection.
En outre, il est impossible de conclure ces mises en garde sans évoquer un sujet d’actualité: les avalanches. En cause, non pas la météo mais la façon dont les couches de neige se sont accumulées. Ainsi cette année, les premières neiges au lendemain de Noël sont parfois tombées sur un sol trop chaud où elles ont mal accroché. De ce fait, les couches suivantes et souvent abondantes se sont posées sur un manteau neigeux peu stabilisé. Elles ont dès lors tendance à décrocher facilement, parfois sous le seul poids d’un skieur ou marcheur. D’où l’accumulation depuis janvier des accidents mortels en hors piste qui ont touché des randonneurs avertis, des moniteurs et même des promeneurs en raquette. Dans une petite région comme le Queyras, au sommet des Hautes-Alpes, sept personnes sont décédées depuis le début de l’hiver.
La griserie d’une sortie dans la poudreuse ou le plaisir d’une simple balade en pleine nature méritent-ils d’y laisser la vie? Au moins faut-il être conscient du danger, après avoir emporté le matériel adéquat (balises), pris un maximum de conseils et d’infos utiles et choisi le jour et les heures appropriés.
En ski comme en voiture, le risque zéro n’existe pas. Mais si on peut le limiter pour que l’un et l’autre restent un plaisir, c’est mieux! Bonnes vacances.
http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/la-prevision-du-temps/la-prevision-du-risque-d-avalanche